La nef de l’église Sainte-Thérèse de Boulogne-Billancourt dégage une impression de grandeur de par l’amplitude de ses formes qui restent néanmoins très simples.

Le Chemin de croix

«Suivre» le Chemin de Croix dans une église se « substituait » au grand pèlerinage à Jérusalem, vues les difficultés pour s’y rendre.

C’est un exercice de piété ; 14 stations définies (la 15e étant la Résurrection).

Sous les représentations, des citations de l’Ecriture : ce ne sont en aucun cas des titres mais un accompagnement pour la méditation. L’église était à l’origine dans un quartier ouvrier : les paroles sont simples, pour être accessibles au plus grand nombre.

3 temps devant une station:

  • Je contemple,
  • Je médite le passage d’écriture,
  • Je prie.

Le Chemin de Croix démarre dans le chœur à gauche, il continue à gauche jusqu’au fond de l’église, il reprend à droite au fond de l’église et se termine dans le chœur à droite.

Il a récemment fait l’objet d’une restauration très fidèle, œuvre d’une paroissienne, Madame de la Hougue. Ce grand chantier a duré deux ans.

  • « Le Christ m’a aimé et il s’est livré pour moi » Saint Paul
  • « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » Jésus
  • « Pour nous ressembler, il a éprouvé toutes nos infirmités hormis le péché » Saint Paul
  • « Et la mère de Jésus était là » Saint Jean
    – Force de l’échange de regard Mère / Fils,
    – Echange par les mains,
    – Violence au contraire de l’homme à droite
  • « Si nous prenons part à ses peines, nous aurons part à sa gloire » Saint Paul
  • « Beaucoup ont été dans la stupeur en le voyant tant il était défiguré » Isaïe
    – Véronique et la Sainte Face
    – Les 1ères représentations de la Sainte Face se sont faites à partir du Voile de Véronique conservé à Constantinople. (Le Mandylion ou Image d’Édesse est, selon une tradition chrétienne, une relique consistant en une pièce de tissu rectangulaire sur laquelle l’image du Christ (ou Sainte face) a été miraculeusement imprimée de son vivant).
    – Le linge est tourné vers nous pour contempler la Face du Christ.
    – Ce récit appartient à la tradition mais pas dans l’Ecriture,
  • « Faible avec les faibles, je me suis fait tout à vous » Saint Paul
  • « Ne pleurez pas sur moi mais sur vous-même et sur vos enfants » Jésus
    – Place centrale du Christ et sa croix,
    – Attitude expressive des personnages. Regarder les expressions des visages, les mains tendues, qui s’abandonnent, qui montrent une grande souffrance ; les expressions mises en valeur par les gestes,
    – Douleur du Christ / Violence humaine.
  • « Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » Jésus
  • « Il était riche, il s’est fait pauvre pour nous enrichir » Saint Paul
  • « Quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tout à moi » Jésus
  • « Nous avons reçu son amour à ceci il a donné sa vie pour nous » Saint Jean
    – Très apaisée,
    – Marie Madeleine cache sa peine, l’autre Marie lève les bras au Ciel en signe de Foi en Dieu,
    – Jean, Marie et Jésus ont tous 3 la tête inclinée, acceptent douloureusement le sacrifice de Jésus.
  • « Vous qui passez, voyez si il y a une douleur semblable à la mienne » Jérémie
  • « Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, marchons dans une vie nouvelle » Saint Paul

La chapelle de la Vierge

  • Au centre, Marie, mère de Jésus, fils de David,
  • Marie représentée dans l’Etoile de David, pour rappeler que Jésus est un descendant de David.
  • Jésus, dans les bras de sa mère, est déjà en Gloire. Bras en croix (enfant promis à la Résurrection),
  • Marie regarde, contemple le Règne à venir,
  • 2 anges adorent.

Partie basse : la « Terre » – les femmes de Boulogne à 4 âges de leur vie : la jeune mariée, la jeune mère, la femme qui travaille (quartier des blanchisseries), la vieille femme qui prie.

Le Saint Sacrement, initialement dans le Chœur de l’église, est maintenant ici. (Technique du verre éclaté comme à la crypte).

3 vitraux : Marie, mère de toutes les mères ; Marie à Bethléem, Marie et la Croix.

La chapelle de Saint Joseph

  • Saint Joseph, jeune et fort – vigoureux, avec Jésus adolescent (les représentations de Jésus à cet âge sont très rares dans l’histoire de l’art).
  • Jésus se prépare au métier de charpentier, porte un madrier (même image sur un chapiteau de la crypte). Fierté de son savoir-faire, joie et noblesse du travail humain.
  • Saint Joseph, homme d’action, nous regarde.
  • Saint Joseph et Jésus sont représentés dans une nimbe – rayonnement de la Sainteté.
  • Le tout est inscrit sur une Croix, symbole du Nouveau Testament.
  • Les anges, blancs, sont aux frontières de l’invisible.

Partie basse : les hommes au travail à Boulogne  (St Joseph est le patron des artisans) ; tous en prière :

  • Un ingénieur en blouse blanche,
  • Un ouvrier avec une masse,
  • Un terrassier avec sa pelle,
  • Un concepteur avec son livre,

Les vitraux de la nef

L’église bénéficie de très grands et beaux vitraux ornés de motifs modernes qui donnent une grande clarté à la nef.

3 maîtres verriers :

  • Labouret (3 vitraux de la Chapelle de la Vierge)
  • André Pierre
  • Claude Blanchet

Plusieurs techniques :

  • Verre éclaté : dalles de verre taillées au marteau, puis insérées dans une dalle de ciment. (Crypte).
  • Verre teinté, inséré dans du plomb (nef de l’église).

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus Patronne secondaire de la France

  • Main de Dieu en haut.
  • Saint Louis à gauche,
  • L’archange St Michel à droite – devise de St Michel : « Qui est comme Dieu ».
  • Sainte Thérèse tient le blason de la France au centre du vitrail.
  • Autour de Ste Thérèse, 2 anges musiciens.
  • Au pied de Ste Thérèse, les armes du Carmel.

Thérèse de l’Enfant Jésus entre au Carmel

  • « Si vous connaissiez le don de Dieu »,
  • « Jésus, ici, maintenant et pour toujours »,
  • Saint Sacrement en Gloire, au dessus de Ste Thérèse.
  • Présence d’un évêque, et du prophète Elie patron du Carmel ; il bénie Thérèse.
  • Thérèse porte un voile et la robe d’une carmélite entrant en profession.

L’enfant Jésus,

  • Couronné par les anges
  • Les rois mages se prosternent devant lui.

La Sainte Face, douloureuse du Christ

Les missions

  • A gauche, Ste Thérèse, patronne des missions, tient son livre « Histoire d’une âme »,
  • Inscription au centre : « je marche pour un missionnaire ».

Le choeur : L’autel, Le christ en croix, Sainte Thérèse

L’Autel

  • Le devant vient du Pavillon du Vatican à l’Exposition Universelle de 1937.
  • Agneau : Christ ressuscité et vainqueur, domine l’histoire du monde = la Bible.
  • Symboles des 4 évangélistes : le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l’homme pour Matthieu et l’aigle pour Jean :
    – L’homme est Matthieu : son évangile débute par la généalogie humaine de Jésus.
    – Le lion est Marc : Dans les premières lignes de son évangile, Jean-Baptiste crie dans le désert (« un cri surgit dans le désert »).
    – Le bœuf est Luc : aux premiers versets de son évangile, il fait allusion à Zacharie qui offre un sacrifice à Dieu, or dans le bestiaire traditionnel, le bœuf est signe de sacrifice.
    – L’aigle est Jean : son évangile commence par le mystère céleste.

Le Christ en croix, le grand crucifix dans le Chœur, près de l’autel

Il s’agit d’une œuvre classée, particulièrement expressive. L’inspiration en est africaine, cubiste ou bien encore puisée dans l’art roman.

Le Chœur

  • Sainte Thérèse en Gloire au Ciel, répand ses grâces sur la Terre (représentées par une pluie de roses).
  • Sainte Thérèse porte son vêtement de carmélite,
  • 2 anges symbolisent l’Ascension – portent nos prières,
  • 4 anges descendent vers nous –  nous portent les messages de Dieu.
  • Analogie avec Marie, entourée de rayons de lumière, dans la chapelle de la rue du Bac.

Autour de Sainte Thérèse, 2 saints prêtres

Saint Philippe Néri, à gauche (1515-1595)

patron secondaire de la ville de Rome, prêtre et fondateur de l’Oratoire Romain, société de prêtres réunissant également de nombreux fidèles, laïcs. Philippe Néri est un homme de la Renaissance italienne, florentin d’origine, qui a bien connu Savonarole. Il a inspiré en France le futur cardinal Pierre de Bérulle, à l’origine de l’Oratoire de France, fondé le 11/11/1611 qui vient de fêter le 400ème anniversaire (www.oratoire.org/).

La congrégation de l’Oratoire. Ses lignes directrices :

  • La primauté donnée à la vie de prière
  • Une attitude positive envers le monde : attentifs aux  » signes des temps « , ils sont conscients d’une mutation qu’il faut discerner, accompagner, évangéliser.
  • Une conception de la communauté sacerdotale où le partage fraternel est le garant de la vie religieuse personnelle.
  • vision dynamique du peuple chrétien où tous les baptisés participent réellement à la vie de l’Eglise.

Le curé d’Ars, à droite :

homme de Prière, homme social, homme de l’Eucharistie célébrée et adorée, grand confesseur hanté par le salut des hommes. Patron de tous les curés du monde.

Le plafond

Il se rapproche du drapé d’une tente.

A l’initial, le tabernacle était dans ce chœur, sous cette « tente » ; observer sur les murs les sortes de « piquets de tente » ou madriers qui soutiennent cette « tente ».

Tabernacle (ou Tente de la rencontre), dans l’Exode : tente abritant l’Arche d’alliance à l’époque de Moïse).

Autres points d’attention

Au plafond, les grands préfigurateurs du Christ dans l’Ancien Testament ;

Au fond à gauche, la Parabole de la Semence sur des panneaux sculptés – anciens devants des ambons ;

Les statues de l’église : Saint Antoine de Padoue, Sainte Bernadette, Sainte Jeanne d’Arc ;

Les claustras ajourés ou moucharabiés (vient d’Orient) entre les chapelles latérales et l’église étaient autrefois une séparation complète ; cela a été démoli par la suite.

Chapelle de Sainte Thérèse :

  • Son portait, nous fixe, appelle à la contemplation.
  • Reliques : restes de ce qui approchait de son corps,
  • (Des ossements de Ste Thérèse dans le clocher).